AS – The Creative Habit
Pour commencer je suis assez mitigé sur ce livre… D’une part je l’ai trouvé vraiment très plaisant à lire et j’y ai appris énormément de choses et en même temps je me dis que sur la créativité il y a des livres beaucoup plus exhaustifs ( comme « Idées – 100 techniques de créativité pour les produire et les gérer » de Guy Aznar). Cependant tout l’intérêt du livre de Twyla THARP tient à l’approche artistique de l’auteur. Si bien que j’admets volontiers que l’on assimile plus les techniques de créativités comme elles sont mentionnées dans ce livre plutôt que dans un catalogue de techniques (qui moi me passionnerait mais pourrait devenir barbant à la longue…).
Twyla THARP présente dans cet ouvrage une multitude d’éléments qui participent à la créativité. Aussi il n’a pas été évident pour moi de trouver le système sous-jacent. Et c’est marrant car paradoxalement mon analyse systémique traduit parfaitement le processus de créativité mais ne fait apparaître au final qu’une faible partie des préconisations concrètes du livres. Mais ne vous inquiétez pas… Je vais tâcher de reprendre dans mon analyse la plupart des concepts présents dans le livre ! ;-)
Après mon sentiment… Passons à l’analyse systémique…
Tout le livre repose sur un élément fondamental : Ce sont nos routines qui forment le terreaux de notre créativité. Donc tout ce qui peut être mis en routine doit l’être pour faire émerger les idées.
En amont du système nous avons deux sources. Les informations et le vide d’informations. Le vide d’information relevant des mêmes flux que le vide d’informations : j’aurais pu ne faire apparaitre qu’une seule source. Cependant pour gagner en lisibilité et en clarté : j’ai préféré garder les deux sources d’alimentation du système (c’est un peu comme certain lavabo ou l’eau froide coule dans un robinet et l’eau chaude dans un autre, plutôt que les deux se retrouvent dans le même… ;-). Allez avançons…
Ceux à qui la créativité échappe…
La balance illustre le choix de chaque personne qui est fait. D’un côté nous aurons ceux qui ne cherche pas à mettre en place de routines spécifiques. Ils assimilent tout un tas d’informations (TV, Radio, chiffres…etc.). Ces informations les obligent à se concentrer. C’est alors la partie gauche de leur cerveau qui fonctionne. Le cerveau subit les informations qui lui sont envoyés et se retrouve saturé par le traitement de celles-ci.
Ce fonctionnement nous permet de comprendre le peu de créativité dont nous disposons lorsque nous sommes, soit la tête dans le guidon (trop concentré sur un projet ou une tâche) ou soit sous la contrainte. L’auteur du livre nous dit qu’il est très difficile de trouver des idées quand celles-ci nous sont demandées et/ou qu’une pression est exercée. Avec cette analyse systémique nous comprenons aisément que dans un tel contexte c’est le cerveau gauche qui reprend le dessus et met le cœur à l’ouvrage pour trouver une solution à un problème (et non une idée nouvelle).
Les routines ou l’art d’accroître sa créativité…
La deuxième solution consiste à faire abstraction de toute sources de d’informations. C’est le flux en bleu à droite. Twyla THARP nous dit que nos habitudes permettent à notre cerveau de ne pas penser à ce que l’on fait. Personnellement c’est un fait que j’avais observé mais que je ne m’étais jamais expliqué. Toutes mes idées me viennent soit sous la douche, soit au volant ou soit en lisant. A la lecture de « The creative habit » j’ai enfin compris. Lorsque nous sommes dans une routine : le cerveau ne travail pas à la réalisation de la routine, c’est la mémoire de notre corps qui reprend le dessus. C’est flagrant, quand je conduits (sur une trajet récurent, sinon ça ne fonctionne pas) mon cerveau n’est pas concentré sur mes gestes, ainsi le cerveau droit reprend toute sa liberté et se met à la tâche pour faire des associations d’idées. Sur ce constat, l’auteur préconise d’identifier ces moments, ces routines et de prendre conscience de leur importance. Dans le même état d’esprit : elle préconise de faire des diets d’informations. Pour reprendre mon exemple : avant j’écoutais les infos le matin dans ma voiture, maintenant j’écoute de la musique (en anglais sinon mon cerveau gauche travail).
La qualité et la quantité des idées qui émergent…
Nous avons compris comment fonctionnait la génération des idées : de la capacité de notre cerveau droit à reprendre le dessus sur le cerveau gauche quand celui-ci n’a pas d’informations à traiter. Mais qu’est-ce qui influe sur la quantité et la qualité des idées que nous trouvons ?
Dans mon système : j’ai ajouté sur la gauche une source « d’inspiration ». Twyla THARP dit dans son livre qu’une idée c’est le fruit d’une rencontre entre notre monde intérieur et le monde extérieur. J’ai illustré son propos avec cette source d’inspiration qui alimente notre mémoire. Cette source d’inspiration : ce peut être un modèle auquel nous aimons nous référer, ce peut être les différents voyages que nous effectuons, ce peut être les livres que nous lisons…etc. Bref tout type d’information susceptibles d’éveiller en nous un intérêt par sa nouveauté. Ainsi, plus nous auront mis le nez à l’extérieur (au sens figuré comme au sens propre) et plus nous ferons d’associations d’idées. Donc c’est la mémoire qui va jouer sur la quantité d’idées. Pour la qualité des idées, l’auteur nous dit qu’elle dépend de notre travail. Plus nous travaillons la discipline qui nous anime et plus nous maitrisons notre sujet. C’est donc la maitrise de notre discipline qui influera sur la qualité de nos idées. (Sur mon analyse systémique : ce niveau de maitrise est illustré par le double cercle. L’acquisition de connaissance faisant grandir ce cercle de référence présent en chacun de nous).
Que faire des idées…
Comme vous pouvez le voir au milieu de mon système, lorsque les idées (flèches vertes) s’entrechoquent, cela fait des associations d’idées… Reste ici à capter ces idées. Si nous n’avons rien qui nous permet de capter ces idées, celles-ci sont perdues (illustré par un premier puits dans mon système : celui des idées perdues – nuage violet). L’auteur préconise ici d’avoir constament sur soi un stylo pour noter les idées qui nous passeraient dans la tête.
Personnellement, j’ai toujours sur moi un crayon et un paquet de post-it pour pouvoir noter les idées qui me traversent l’esprit. Les idées ont trop de valeur et sont trop rares pour les laisser se perdre ausi bêtement ! ;-)
De l’idée à la création…
Les idées doivent ensuite être travaillées. Le travail d’une idée consiste à en juger sa qualité, à la retravailler pour faire émerger d’autres idées…etc. Ici l’auteur fournit plusieurs techniques pour construire des idées après les autres et obtenir une œuvre complète. Twyla THARP parle notamment de la colonne vertébrale de l’œuvre qui correspond à un fil rouge. Chacun à son fil rouge, un élément récurent qui fait parti de notre ADN créatif. L’auteur préconise de l’identifier et de s’en servir pour explorer chacune de nos idées.
Le livre regorge comme ça de petits conseils, il est mentionné par exemple que c’est quand on se met en situation que la création se fait. C’est un peu le réflexe de Pavlof de la créativité… Et c’est vrai ça fonctionne ! Par exemple je travail actuellement sur la rédaction d’un livre. Il arrive que je planifie des journées pour travailler dessus… Mais vous aurez compris que la créativité ne vient pas sur commande… Et bien, le seul fait de me préparer dans mon environnement habituel, d’allumer mon PC, d’ouvrir mon fichier et d’être poser la devant… Et c’est partit : me voilà à écrire… Souvent les premiers paragraphes ne sont pas terrible car initialement je n’avais pas d’inspiration mais obligé de constaté que la mise en situation appel à la créativité…! Merci Twyla !
Un autre conseil du même genre… Elle préconise de ne pas essayer d’obtenir le maximum d’une journée de création. Même si les idées pleuvent il faut conserver cette impression de créativité abondante pour le lendemain. Ainsi elle préconise de finir une journée de créativité par la préparation d’un lendemain tout aussi créatif. Cela peut consister à écrire les dernières idées en tête, à réfléchir à ce qui permettra de débuter la nouvelle journée… Ainsi le lendemain vous bénéficierez d’idées pour démarrer la journée de créativité et les idées suivantes viendront d’elles-même.
Bien sûr il s’agit ici de méthodes de travail pour les créatifs à plein temps… Dans mon cas, si je trouve une journée complète toutes les deux semaines pour travailler sur mon livre : je suis le plus heureux…! Mais je dois avouer que ce livre m’a amené à me poser la question de mon rythme d’écriture… Peut-être devrais je ajouter de la routine là où il n’y en a pas…? Pourquoi pas me réserver une plage horaire chaque semaine pour écrire…!? Je vais y réfléchir…
Pour conclure : la routine OUI, la rengaine : NON !
Vous l’aurez compris, ce livre fait l’éloge de nos routines… Cependant l’auteur nous met en garde sur les routines qui se transforment en rengaines… Une routine qui nous amènerait à trop nous renfermer sur nous même perdrait de son intérêt car dans ce cas, la routine déboucherait sur une rupture avec le monde extérieur et donc, un manque d’inspiration. Aussi, lorsque l’ennuie commence à nous envahir, il est bon d’aller faire un tour dans le monde extérieur pour faire le plein de d’idées qui s’entrechoqueront dans notre cerveau droit et feront émerger de nouvelles idées…! ;-P
Pour accéder au l’excellentissime résumé d’Olivier… C’est par ici ;-)
Niveau du livre :
Et pour vous procurer ce livre, somme toute, très intéressant… C’est par ici ;-)
2 commentaires
Bonsoir Florent,
Je n’ai jamais (pas encore…) étudié la créativité de près. Mais ton analyse systémique me donne envie d’aller plus loin.
Très intéressante, la notion de routine : comme pour toi, c’est quand je conduits ma voiture (1 heure le matin et une heure le soir pour aller et venir au boulot) que j’ai le plus d’idées… Mais il n’est pas facile de les noter par écrit en roulant…
Je vais essayer quand même les post-it pour noter les idées qui me viennent à d’autres moments dans la journée, car j’ai d’autres situations de routine.
En tous cas, merci de ce court, mais néanmoins très utile résumé.
A bientôt.
Posté le 23 avril 2009 à 22 h 53 min
Bonjour Bernard,
Ravis que cette analyse systémique te fasse prendre goût à la créativité…! ;-)
Personnellement je m’étais intéressé à ce sujet l’année dernière. C’est marrant car pendant mon cursus de MS en Mgt de l’innovation j’avais suivi des cours de créativité qui m’avaient que très moyennement intéressé… De fait, je n’en avais rien retenu… :-(
Mais pendant ma mission où il m’a fallut dérouler la méthode du Lean Six Sigma… Sur la phase Improve je me suis retrouvé un peu désarmé… Alors j’ai lu « La Valeur des idées : De la créativité à la stratégie en entreprise » de Luc de Brabandere qui constitue une bonne introduction à la créativité et ensuite j’ai parcourus le livre que je mentionne dans l’article : « Idées – 100 techniques de créativité pour les produire et les gérer » de Guy Aznar.
Aujourd’hui j’avoue qu’il me reste quelques souvenirs mais très peu. A l’époque : je ne faisais pas le travail que je fais aujourd’hui sur les livres que je lisais… :-(
Je pense que je vais acheter le livre d’Aznar… Ce genre de livre sert toute la vie…! Il faut aussi que je me procure le livre sur la méthode ASIT du Docteur Roni Horowitz, traduit par Pascal Jarry. Cette méthode reprend les principes du TRIZ mais sort de l’approche purement technique pour s’élargir à la problématique plus globale de la résolution de problèmes.
Pour les idées qui viennent en conduisant… comme la plupart du temps c’est dans les bouchons… Il est aisé de noter en 10′ sur un post-it l’idée… Pour moi c’est fondamental !
Car à chaque fois que je perd une idée du seul fait de ne rien avoir pour la noter… Ca me met en rage…! ;-P
Posté le 24 avril 2009 à 9 h 12 min