Archive de janvier, 2010
La pauvre présentation du « principe des 80/20″
PPPPPPPpppppppppppooooouuuuuhhh Je sors du livre « Le principe des 80/20″ et j’avoue que je suis un peu consterné…! :-(
J’ai souvenir d’avoir découvert le principe des 20/80 (j’ai toujours entendu parler des 20/80, jamais de 80/20… Bizarre) en BTS… Ça fait donc plus de 10 ans… Dans toutes les entreprises où je suis passé, le principe de Pareto était connu et très largement utilisé que ce soit pour les entreprises côtées en bourse ou les PME… Je m’attendais donc à lire un livre qui explique comment comprendre la structure du système qui génère le déséquilibre, comment aller au-delà de l’utilisation linéaire et systématique qui en est faite…
Pareto dans son plus simple appareille… :-(
Rien de tout cela dans ce livre. A croire qu´il faut un formation approfondie type DSCG (diplôme Supérieur en Comptabilité et Gestion) pour pouvoir percer le mystère. Pour commencer, l’auteur part du postulat qu’il est communément admis que tout est équilibré. Bref pour l’auteur, la grande majorité des personnes ne connaissent pas la loi de Pareto. J’avoue ne plus savoir quoi en penser ? Suis-je déjà monté si haut dans la tour d’ivoire de l’intelligence pour ne pas percevoir l’existence d’une telle ignorance… Non je ne pense pas… Je pense plutôt que l’auteur se prête une originalité qui n’a pas lieu d’être dans la présentation de Pareto !
Donc voilà, ce livre présente de la façon la plus simple ce qu’est la loi de Pareto (j’en profite pour constater que l’auteur site plus souvent le principe des 20/80 plutôt que Pareto, peut-être de peur de se voir reprocher son manque d’originalité dans le contenu qu’il apporte…). Le fait que 20% des causes produisent 80% des effets est donc illustré sur 300 pages avec des exemples d’utilisation divers et varié dans l’entreprise, dans la vie personnelle…etc.
Pour réduire le supplice, je vous avoue que j’ai appliqué le principe des 20/80 pour la lecture de ce livre, ainsi je me suis limité à lire 20% des passages qui présentaient 80% du contenu informatif du livre… Je n’ai fait que suivre les préconisations de l’auteur ! ;-P
Un manque quasi inexcusable…
Il me semble que pour un livre portant sur les 20/80 il aurait été utile de montrer la limite de l’utilisation du concept…
1ère limite : Quand les premiers 20/80 sont traité, difficile de renouveler l’expérience !
Dans ce livre, l’auteur préconise de manière systématique l’utilisation des 20/80 pour optimiser le profit de l’entreprise. Ainsi, il incite à se focaliser sur 20% des problèmes qui occasionnent 80% des coûts induits, ou sur les 20% des clients qui représentent 80% des profits. Mais notre auteur oublie une chose importante, c’est que lorsque nous nous sommes focalisés sur les 20% des problèmes qui représentent 80% des coûts induits, si nous refaisons une analyse, la règle des 20/80 se vérifie toujours… Je ne sais pas si c’est très clair… Prenons un exemple plus simple, imaginez un pommier avec des pommes réparties régulièrement sur toute la hauteur. Avec 20% d’effort, il sera possible de récupérer les 80% des pommes les plus accessibles. Maintenant que vous avez retiré 80% des pommes initialement présentes, vous refaites une analyse. Donc à présent les anciens 20% deviennent 100% et à nouveau 20% de vos efforts vous vous permettre de récupérer 80% des pommes restantes. Cependant, vous conviendrez avec moi que ces 20% vont vous demander des efforts beaucoup plus importants que les premiers 20% que vous aviez consacré lors de la première récolte. Donc ce que l’auteur omet de signaler, c’est que tout est relatif ! Et qu’il peut être utilise d’utiliser la règle des 20/80 mais que l’analyse ne peut pas être renouvelée à l’infinie.
2ème limites : Occulter les opportunités des 80% restants
Richard KOCH nous dit de laisser tomber les 80% des clients, produits (…etc.) les moins rentables pour focaliser notre attention sur les 20% qui en génèrent davantage. Que penser des conseils de M. KOCH quand on voit le succès d’Amazon qui a fondé son business modèle sur la théorie de la longue traine ? Dans un marché dématérialisé, il devient rentable de se focaliser sur les 80% des produits qui génèrent le moins de vente, car c’est précisément ces produits qui ne sont disponibles nulle part qui peuvent permettre à un nouveau marché d’émerger en répondant à une demande que tout le monde à oublié sous le prétexte de l’optimisation par les 20/80
L’absence de systémique dans le livre, pas dans le principe des 20/80…
Dans l’introduction du livre, Richard KOCH, s’aventure à expliciter les raisons sous-jacentes de ce phénomène de distribution déséquilibrée… Pour cela il invoque la théorie du Chaos (théorie systémiste) et expliquant que le déséquilibre provient des boucles de rétroactions positives. Par exemple, si on distribue une somme d’argent égale à tout le monde, il y aura toujours des personnes plus avisées que d’autre pour gagner plus d’argent, et d’autres personnes plus avisées que les autres pour dépenser plus d’argent… Ainsi, la répartition des richesses se fait de manières inégalitaires puis ensuite le fait s’accentue du fait que l’argent amène l’argent et que les dettes entrainent les dettes.
Illustration de la régulation d’une boucle de rétroaction positive par une boucle de rétroaction négative, issue de « La cinquième discipline » de Peter Senge.
L’auteur s’en arrête là dans son explication. En fait, il n’explique pas pourquoi le rapport s’arrête à 20/80, il explique simplement qu’il y a un déséquilibre inhérent à l’organisation du système.
Le problème c’est que parfois la règle ne se vérifie pas, voire ne se vérifie plus… La règle des 20/80 est née de l’observation réalisée par Pareto au XIX siècle sur la répartition des richesses. A l’époque 80% des richesses étaient détenus par 20% de la population. Aujourd’hui si nous faisons la même observation sur le monde, nous nous rendons compte que 10% des pays les plus riches ne détiennent pas 80% des richesses, mais 90% !!! Richard KOCH reconnait volontiers que le rapport 20/80 n’est pas toujours valable, mais pour lui ce qui est important c’est le fait que les rapports ne sont pas équilibrés… Bah voyons… Vas-y que je te mélange le déséquilibre inhérent à tout système avec une loi de distribution qui donne un énoncé très précis…
Peut-être qu’en creusant un peu du côté de la systémique, notre auteur se serait aperçu qu’il y a toujours une boucle de rétroaction négative au dessus d’une boucle de rétroaction positive pour réguler le système… Dans notre exemple, les boucles de rétroaction positive sont : les riches sont de plus en plus riches et les pauvres sont de plus en plus pauvres. Dans le même système, nous disposons de boucles de rétroaction négative qui sont les impôts pour les plus riches et les subventions pour les plus pauvres. Encore au-dessus, il y a la boucle de rétroaction négative de la révolution qui viendrait rééquilibrer le système si les riches devenaient tellement riches que les plus pauvres n’auraient plus rien à perdre…
Et avant cette boucle de rétroaction négative extrême, vous avez Sarkozy qui plaide pour le plafonnement des primes pour les traders ! ;-P
Aaaahh (de soulagement), merci à toi, ma sacro-sainte systémique, pour nous apporter les clés de compréhension que ce cher Richard KOCH a oublié de mentionner dans ce si pauvre livre « Le principe 80/20″…
Bon je m’arrête là… Je vous épargne les erreurs grossières du style « La pensée 80/20 est non linéaire »…
Si vous souhaitez avoir une idée de ce que peut vous apporter la loi des 20/80 dans votre vie personnelle, je vous recommande la semaine de 4h de Feriss !
Ce qu’il y a de systémique dans l’E-Myth
Quelques news…
Je me suis fait un peu rare ces derniers temps. Je dois vous avouer que la sortie de mon livre m’a occupé à un niveau que je ne pouvais imaginer… Mais le succès est au rendez-vous puisque j’ai validé la commande d’édition de 1200 livres. Je devrais les recevoir courant Mars. Je ne manquerai pas de vous tenir au courant ! D’ici là, « A la découverte du lean six sigma » est disponible en prévente ! La prévente vous permet de recevoir le livre dès qu’il est disponible plutôt que d’attendre sa sortie officielle. Par ailleurs, les frais de port sont offerts. Ca y est, j’en ai finis avec l’auto promo…! ;-P
Même si je n’ai pas écrit beaucoup d’articles ces derniers temps, pour autant je n’ai pas abandonné la lecture des livres de mon PMBA et de mon PSMS…! Mon objectif de 50 livres par an a été tenu sur 2009 ! Plus précisément, je me suis ingurgité 58 livres + 2 que je n’ai pas encore finis (par changement de priorité). Et tout cela pour un budget de 840€ (ce qui n’est rien comparé à la valeur du contenu des livres…!!!). Voici donc la chronique d’un des derniers livres que j’ai lu…
« The E-Myth revisited » et la structure des systèmes
Contrairement à mon idée initial, ce livre n’a rien à voir avec le commerce en ligne. « The E-Myth revisited » est un ouvrage sur l’entrepreneuriat. A mon sens, ce livre comme beaucoup :-( , n’est pas au niveau que je me fais du PMBA. Ceci dit, c’est un très bon livre pour les personnes qui n’ont pas suivi d’étude et qui souhaitent se lancer dans la création d’entreprise. Le livre présente la meilleur façon de créer une petite entreprise. Pour cela, l’auteur expose les erreurs commises communément pour ensuite apporter sa propre vision. Le file conducteur du livre est une discussion entre l’auteur et une jeune entrepreneur nommée Sarah… Même si cette approche rend le livre très accessible, la lenteur de progression m’a amené plusieurs fois à l’idée d’en abandonner la lecture… Ce que je n’ai pas fait ! Et j’ai bien fait !!!
Oui j’ai bien fait de tenir bon, car il y a quelques petites perles qui ont su éveiller l’intérêt du systémicien que je suis.
1 – Structurer son « Système Entreprise » sur les fonctions, pas sur les personnes.
Dans la démarche de création d’entreprise, l’auteur préconise de penser l’entreprise comme si, celle-ci était destinée à être franchisée. Cela consiste notamment à penser l’organisation de l’entreprise, même si au démarrage, seule une personne, sera chargée de tout gérer.
Comme consultant et comme ancien employé, j’ai pu m’en rendre compte, les entreprises ont souvent tendance à bâtir leur organisation en partant des compétences et des personnalités dont elles disposent en leur sein plutôt que de penser les postes en terme de fonction pour ensuite se poser la question de la personne la plus adéquate pour jouer le rôle. C’est une grave erreur car l’organisation c’est le socle du bon fonctionnement de l’entreprise !!! C’EST LA STRUCTURE DU SYSTEME !!! Il est donc fondamental de bien penser la structure, car, comme vous le savez surement ;-) , c’est la structure du système qui induit les comportements et non le contraire. Donc, bâtir son système sur la base des personnalités des employés, c’est se lancer dans la grande inconnue qui émergera du cocktail des personnalités. Mais, c’est aussi se soumettre à la finalité émergente du groupe qui sera constituée. Et imaginons que le cocktail généré donne naissance à une organisation qui tourne rond… Que serait devenue la finalité initiale de l’entreprise ? Que deviendrait l’entreprise le jour où une forte personnalité disparaitrait ?
Assurément donc, l’entreprise doit être bâtie selon une architecture fonctionnelle ! Il faut donc définir les fonctions avec les responsabilités attenantes. Ainsi la structure sera posée et induira, de fait, des comportements qui vont dans le sens de la finalité pensée pour l’organisation et non dans le sens des finalités personnelles de chacun.
2 – La grande question : « Comment faire en sorte que mes employés fassent ce que je souhaite ? »
« How do I get my people to do what I want ? » This is the one question I hear most often from small business owners. And I answer I invariably give them is, « You can’t ! You can’t get your people to do anything. If you want it done », I tell the, « You are going to have to create an environment in which doing it is more importante to your people than not doing it. Where doing it well becomes a way of life for them.
Avez vous reconnu le concept qui se cache derrière ce délicieux paragraphe ? C’est « Le chemin de la moindre résistance » bien sûr ! ;-P
N’est-ce pas simple !? Pour faire en sorte que les employés fassent ce que nous souhaitons, nous devons structurer l’environnement de travail pour que la façon décidée soit la façon la plus intuitive, la plus naturelle… Bref le chemin de la moindre résistance. Faut-il le répéter, c’est la structure qui induit les comportements et pas le contraire !!! Si la structure est pensée en cohérence avec la finalité que vous en attendez, alors soyez-sûr que les comportements découleront d’eux-même.
Cette structure c’est l’organisation (comme nous l’avons abordé plus haut), mais c’est aussi les routines instaurées , les procédures à suivre, le visual management (boucles de feedback), l’instauration d’une vision stratégique (finalité du système), …etc.
Voili voilo mon petit tour de systémique au pays de l’entrepreneuriat… Cet article n’est en rien une synthèse du livre. Je n’ai pris que deux éléments qui m’ont marqué, alors n’hésitez pas à vous le procurer le livre, si la question entrepreneuriale vous intéresse ! ;-)
A 46 ans du soir, Mano nous abandonne sa mémoire…
Pas d’analyse systémique aujourd’hui… mais un hommage à une personne qui m’a énormément inspiré et qui, par conséquent, a beaucoup participé à mon développement personnel : Mano Solo.
J’avais rédigé un article, très long, trop long…
Après réflexion, je limiterai mon hommage à ce grand bonhomme par la présentation de deux projets créatifs qui sont nés des coups pieds au cul qu’il ne cessait de donner aux internautes qui s’aventuraient sur son forum…
Le premier est une parodie… Malheureusement je n’ai pas sauvegardé sa réaction, mais ce clip l’avait fait beaucoup rire à l’époque …
Voici l’original :
Ma parodie :
Le deuxième c’est un court métrage qui m’avait été inspiré par un de ses dessins issu du livret de l’album dehors. J’ai souvenir qu’il avait trouvé le film très sympathique, même s’il lui avait reproché des petites longueurs… Évidement, il avait repéré la similitude avec son dessin, sans savoir que tout ce film en était directement inspiré.
Merci Mano, merci beaucoup… Sans conteste, tu vas beaucoup me manquer…!