TOC et boucle de rétroaction, le retour
Suite à mon article L’énigmatique Goldratt – Episode 1 – La TOC, Bernard, mon voisin de blog préféré, a repris, dans un article intitulé La TOC et les boucles de rétroaction, mon argumentation dans le détail pour exposer ses désaccords et soulever quelques amalgames.
Avec un peu de recule, il me semble opportun de revenir sur ces éléments… Cela me permettra de répondre à Bernard et d’éluder les amalgames qu’ils mentionne.
Voici la carte heuristique qui reprend son argumentation et mes réponses en conséquence :
En synthèse, je persiste et signe, la contrainte est bien à l’origine d’une boucle de rétroaction et, de fait, c’est elle qui régule le système.
En revanche, j’entends bien que certaines terminologies utilisées en systémiques sont également utilisées dans l’entreprise, ce qui débouche sur des erreurs d’interprétation dans ma démonstration.
Enfin si l’analogie des réservoirs d’eau semble pertinente tant pour présenter la TOC d’un côté que pour présenter ce qu’est une boucle de rétroaction de l’autre, le mariage des deux rend les choses inintelligibles.
Je vous propose donc de formaliser à nouveau ce système en éludant toutes ces points problématiques :
Dans un premier temps, focalisons-nous sur la boucle de rétroaction positive (boucle de renforcement illustrée par l’effet boule de neige) de gauche. Elle nous indique que quand la capacité de production de l’entreprise est supérieure à la demande du marché :
- Plus il y a de commandes à traiter, plus la production globale est importante,
- Plus la production globale est importante, plus il y a de commandes traitées au global
- Et si le marché est sensible à la qualité de production et de service de l’entreprise, plus il y a de commandes traitées, plus il y a de commandes à traiter.
En parallèle de cette boucle de renforcement se joue une boucle de rétroaction négative :
- Plus il y a de commandes traitées , moins il y a de capacité disponible sur la ressource contrainte (la ressource contrainte étant la première impactée par la variation de la demande)
- Et moins il y a de capacité disponible, moins il y a de commandes traitées par la ressource contrainte
- Et donc moins il y a de commandes traitées (en valeur relative dans un premier temps et en valeur absolue dans un deuxième temps, car la ressource contrainte finit par être utilisée pour traiter des lots qui ne serviront pas pour les commandes en cours)
Cette formalisation nous démontre bien qu’un système est régulé par sa contrainte. Et comme vous pouvez le voir, cette contrainte s’illustre par une boucle de rétroaction négative qui vient réguler une boucle de rétroaction qui à l’origine est positive. Le résultat de ce système forme une courbe en S que vous pouvez également voir sur ma représentation.
Voilà, j’espère avoir rétabli un peu d’intelligibilité dans le fait que la contrainte agit comme boucle de régulation…
Si vous en doutez encore, n’hésitez pas à m’en faire part ! ;-)