Archive de septembre, 2009
3 livres pour changer sa vision des choses
L’article d’aujourd’hui est rédigé dans le cadre du festival « A la croisé des blogs« . Vous pourrez retrouver la synthèse de l’ensemble des articles réalisés dans le cadre de cette édition de septembre sur le blog d’Olivier.
De l’assertivité pour mieux communiquer…
Le tout premier livre qui a fait changer ma perception vis-à-vis des autres était un livre sur l’assertivité. L’assertivité c’est la capacité à exprimer son avis dans le respect de l’autre. La personne assertive se positionne à mi-chemin entre la personne « agressive » qui va chercher à imposer ses idées, quitte à hausser le ton pour y arriver, et la personne de type passive qui au contraire va s’effacer devant les autres et garder ses idées pour elle. Malheureusement, je n’ai plus aucun souvenir concernant ce livre, son titre, son auteur…etc. En revanche, j’ai retrouvé tous ces éléments et bien plus encore dans « Comment se faire des amis » de Dale Carnegie. Livre que j’ai par ailleurs dors et déjà chroniqué ici.
Appréhender ses biais cognitifs…Dans l’ordre chronologique, le deuxième livre qui a changé ma perception des choses est le « Petit Traité de la manipulation à l’usage des honnêtes gens » de Robert-Vincent Joule et Jean-Léon Beauvois. Ce livre est une vraie perle. Nous y apprenons que nos comportements et nos actes nous engagent plus que notre rationalité. Ça n’est pas rien comme idée ! Cela permet notamment de comprendre pourquoi, lorsqu’un manager s’oriente dans un choix, même si au fil du temps il se rend compte (du fait de sa rationalité) qu’il a commis une erreur, celui-ci aura tendance à poursuivre dans la même direction du fait de l’acte même d’avoir lancé le projet.
Un des premiers exemples donnés dans le livre est celui des personnes qui font de la mendicité. Cela vous paraîtra peut-être étrange, mais si un mendiant vous demande l’heure avant de vous demander de l’argent, de manière inconsciente vous serez beaucoup plus à même de répondre à sa requête par l’affirmative que s’il vous avait demandé directement de l’argent. Votre premier acte, donner l’heure, malgré qu’il soit complètement déconnecté du fait de donner de l’argent, vous induit à donner de l’argent plus facilement.
L’intérêt de ce livre est de prendre conscience de nos biais cognitifs pour les corriger si nécessaire. Pour le manager cité plus haut, cela consiste à savoir faire marche arrière si le projet ne permet pas d’atteindre les résultats attendus. L’autre utilité de ce livre est de ne pas tomber dans les pièges de ceux qui maitrisent parfaitement ces biais cognitifs et les tournent à leurs avantages de manière peu scrupuleuse.
De l’approche analytique à l’approche systémique…Le dernier et pas des moindres, c’est « Le Macroscope » de Joël de Rosnay. Bizarrement, je ne me suis pas rendu compte tout de suite la portée des concepts présentés. Si ce livre a posé les fondements de mes connaissances en systémique, il ne m’a pas ouvert à la pensée systémique. Le contexte même (le fait que ce soit une lecture obligatoire et non choisie) y est surement pour beaucoup, d’ailleurs je me suis promis de le relire avant la fin de l’année ! ;-) C’est ma première modélisation d’un système, ave Le Macroscope à mes côtés, qui m’a permis de prendre conscience de la puissance de la pensée systémique, de voir que tout autour de nous est système, que les propriétés d’un système se vérifient sur tout ce qui nous entoure, que nous sommes nous même des systèmes, que nous nous organisons en systèmes… De cette initiation à la systémique, beaucoup de livres sur le sujet m’ont passionné : « Introduction à la pensée complexe », »Les sciences de l’artificiel », « Le cheval dans la locomotive », « Le cygne noir », « le chemin de la moindre résistance », « La cinquième discipline », …etc. Si je peux faire un petit aparté sur le PMBA, le livre « Thinking in Systems: A Prime » qui est préconisé est très accessible et constitue un bel ouvrage d’initiation. Mais pour les francophones, sans aucun doute, vous pouvez lire « Le Macroscope » en guise de substitut.
Un dernier pour la route…Je viens de vous faire part de trois livres qui ont réellement changé ma vision des choses… Le dernier ouvrage que je m’apprête à vous présenter m’a éveillé sur la puissance de la Vision. Construire une Vision, c’est la capacité à se projeter dans l’avenir, c’est imaginer et visualiser concrètement le meilleur pour nous même, pour nos proches, pour ce qui nous anime. « Exploiter la puissance de votre subconscient » de Joseph Murphy vous aide à cela. L’idée c’est de parler à son subconscient pour que celui-ci fasse à votre place ce qui vous paraît si difficile et si éloigné. L’argument qui est mis en avant c’est que le subconscient fonctionne en permanence, 24h/24. Par ailleurs, notre subconscient a accès au subconscient universel, si bien qu’au-delà de nos propres actions, notre subconscient peut faire converger les actions en vue de construire Notre Vision. Je ne suis pas sûr d’adhérer et d’accepter toutes les idées qui sont dans ce livre, mais une chose est sûre, il serait prétentieux d’affirmer que nous savons tout sur tout. À partir de là, pourquoi ne considérer en tant que tel des phénomènes qui existent sans pour autant chercher à les comprendre. Si je devais rationaliser la puissance du subconscient je ferais référence au livre de Robert Fritz « Le chemin de la moindre résistance » ou il est formulé que mettre en place une Vision c’est provoquer une tension. Les tensions ne pouvant perdurer à un moment donné, les comportements résoudront ces tensions et converger vers la Vision.
Très concrètement, Joseph Murphy préconise de se faire un petit texte qui décrit notre Vision, du style « Je suis un consultant reconnu en systémique et en optimisation des processus organisationnels. La joie, le plaisir, et l’argent viennent à moi en avalanche d’abondance…etc. », et de le lire chaque soir avant de s’endormir. Le plus important n’est pas de lire mais de visualiser chaque élément du texte. Pour cela, il faut être le plus précis possible. Si par exemple vous voulez 10000 euros à votre banque, alors visualisez les 10000 sur votre relevé de compte.
J’ai bien conscience que lire ce genre de chose à la va-vite sur un blog peut amener à se poser des questions sur la bonne santé de son auteur… Mais j’assume, car ce livre est très galvanisant et que l’on adhère où non à ce qui y est présenter, au moins il nous faire prendre conscience que pour réussir il faut commencer par croire en soit.
A bientôt pour des lectures un peu plus orientées business…! ;-)La parabole des deux horlogers
Je vous propose aujourd’hui une petite intrigue autour de la parabole des deux horlogers…
Connaissez-vous cette petite histoire…? Figurez-vous qu’il y a un mois elle m’était complètement inconnue… Mais le hasard de mes lectures a corrigé le problème, car ça n’est pas moins de quatre fois que cette petite fable s’est présentée à moi.
La première rencontre avec ces deux horlogers s’est faites dans le « Que sais-je » sur « La systémique » de Daniel DURAND. Voici comment il conte l’histoire :
…celle de deux horlogers également habiles qui montaient les mêmes montres. L’un précédait pièce à pièce sans étape intermédiaire ; l’autre commençait par monter des sous-ensembles qu’il assemblait ensuite. Le premier fit rapidement faillite car, faute d’organisation, il mettait beaucoup plus de temps à terminer une montre que son concurrent.
Voilà… La parabole est parlante, mais vous avouerez que c’est un peu court… L’idée de cette parabole est de démontrer l’efficacité des organisations hiérarchiques dans les systèmes. Alors pour creuser un peu cette idée, je me suis procuré le livre cité dans le « Que sais-je »… Il s’agissait d »Un cheval dans la locomotive » d’Arthur KOESTLER.
Je dois avouer que je n’ai pas été déçu ! Ce livre est une vraie perle et effectivement il présente très bien le concept de hiérarchisation de l’organisation des systèmes. Mais revenons-en à notre parabole… L’auteur la présente ainsi :
Il était une fois en suisse deux horlogers, nommés Bios et Mekhos, qui fabriquaient des montres très précieuses. Leurs noms paraissent peut-être bizarres : c’est que leur papa savaient un peu de grec et aimaient beaucoup les devinettes. L’un et l’autre vendaient fort aisément leurs montres, et pourtant, alors que Bios s’enrichissait, Mekhos besognait péniblement : un beau jour, il dut fermer boutique et chercher un emploi chez son concurrent. On s’interrogea longtemps sur cette histoire et pour finir on en trouva l’explication qui est surprenante et très simple.
Les montres de nos deux Suisses comportaient environ 1000 pièces chacune, mais pour les assembler ils avaient des méthodes très différentes. Mekhos les montait une à une, comme s’il faisait une mosaïque, si bien que chaque fois qu’on le dérangeait dans son travail la montre qu’il avait commencée se défaisait entièrement et ensuite il fallait reprendre au début. Bios au contraire, avait imaginé de fabriquer ses montres en construisant des sous-ensembles de 10 pièces solidement arrangées en unités indépendantes. Dis sous-ensemble pouvaient se monter en un sous-système supérieur, et dix sous-systèmes faisaient une montre. Cette méthode avait deux immenses avantages.
En premier lieu, en cas d’interruption, quand Bios devait reposer la montre commencée, celle-ci ne se décomposait nullement en parcelles ; au lieu de tout recommencer, l’horloger n’avait qu’à rassembler les sous-ensembles sur lesquels il travaillait avant ; de sorte qu’au pire (si on le dérangeait au moment où il avait presque fini le montage du sous-ensemble) il lui fallait répéter neuf opérations de montage et au mieux, aucune. Et il serait facile de démontrer mathématiquement que si une montre comporte un millier de pièces et qu’en moyenne il se produit une interruption sur 100 opérations de montage il faudra à Mekhos 4000 fois plus de temps qu’à Bios pour fabriquer la montre : 11 ans au lieu d’un jour.
Vous aurez remarqué comme Arthur KOESTLER est plus sexy dans son récit que Daniel DURAND dans son « Que sais-je »… Mais ne lui faisons pas de mauvais procès… Un « Que sais-je » se doit d’être synthétique… Synthétique oui… Mais exacte dans ses sources aussi…! Car figurez-vous que Koestler avant de présenter cette petite histoire, cite le « Professeur H. A. Simon »… Tiens, tiens, tiens, Koestler ne serait donc pas à l’origine de cette belle histoire. Cela tombe bien : cela faisait longtemps que je souhaitais lire « Les sciences de l’artificiel » d’ Herbert A. Simon… ;-P
Et me voilà parti dans un nième livre sur la systémique… Et c’est à la page 327 du livre que je retombe sur ma fameuse parabole des deux horlogers… Bizarrement leur nom a changé… En fait, il ne s’agissait pas de Bios et Mekhos… Initialement, nos deux horlogers s’appelaient Hora et Tempus. SIMON est beaucoup plus succinct dans son récit, mais en revanche il s’étend très longuement sur les calculs mathématiques évoqués par KOESTLER… Évidemment, je vais vous épargner ce passage…
Je ne sais pas si vous savez, mais pour qu’une idée soit mémorisée, celle-ci doit stimuler notre cerveau au moins trois fois. Vous ferez attention la prochaine fois que vous écouterez un politique à la télévision ou à la radio, et vous remarquerez que les idées fortes qu’il souhaite faire passer sont énoncées trois fois, de manière très rapprochée. Lorsqu’on le sait on peut avoir le sentiment que la personne se répète, mais en faite nous n’y faisons même pas attention. Je vous parle de biais de notre perception, car avant d’avoir lu cette histoire trois fois je ne m’en rappelais pas… Et c’est en lisant « Thinking in system » (du PMBA) que j’ai lu cette petite fable pour la quatrième fois ce qui m’a rappelé son existence dans les 3 livres précédemment cités.
Systèmes imbriqués
La parabole des horlogers permet de nous faire prendre conscience que les systèmes se régulent du fait qu’ils sont à la fois tout et partie. Tout système comporte des sous-systèmes et tout système est le sous-système d’un système plus vaste. Le système solaire est composé de planètes dont fait partie la terre, la terre est composée d’êtres vivants dont font partie les hommes, les hommes sont composés d’organes, ceux-ci sont composés cellules…etc.
Dans les systèmes organisationnels que représentent les entreprises, cette hiérarchie s’illustre par la structuration en service et en niveau hiérarchique. Imaginez deux secondes une entreprise qui fonctionnerait sans niveaux hiérarchiques… Celle-ci ne pourrait survivre longtemps…!
Le système et son environnement
Autre point important, un système est autonome et dois se protéger de l’extérieur pour conserver son équilibre. Mais de la même façon, un système doit être ouvert sur l’extérieur afin de réguler ses comportements en fonction des contraintes imposées par son environnement. Par exemple, une entreprise qui travaillerait dans son coin sans jamais se soucier de ce qu’il se passe sur son marché finirait par proposer des produits et des services qui ne correspondent plus aux attentes des clients. De la même façon, une entreprise qui passerait son temps à observer les marchés et à tenter de répondre à toutes les attentes de celui-ci disparaitrait assez vite du fait de son instabilité.
Nous parlions du système au niveau de l’entreprise, mais c’est la même chose à l’intérieur de l’entreprise. Les services constituent des systèmes à part entière. Donc pour rester stables et conserver leur efficacité ils doivent garder une certaine autonomie. Mais en même temps si chaque service travail dans son coin, à loin terme, c’est la survie du système plus global de l’entreprise qui est en péril. Donc, les sous parties peuvent à la fois être fermés au monde extérieur et à la fois complètement ouvert pour assurer la même pérennité du système. Voilà pourquoi, selon les cas, il faut savoir parfois isoler ou décloisonner certains services entre eux. Par exemple, il peut être bénéfique d’isoler le service commercial pour qu’il ne s’occupe que de la vente sans se préoccuper des contraintes logistiques. De la même façon, il pourrait être bénéfique de décloisonner le service marketing avec la R&D pour qu’ils partagent davantage et que les produits en développement s’acheminent plus rapidement vers des besoins exprimés par les clients.
Si on récapitule…
- Tout système est à la fois tout et partie
- Tout système est à la fois fermé et ouvert
- Tout système est à la fois autonome et dépendant
- Tout système est à la fois stable et instable
- …etc. (Je me cantonne aux propriétés exposées dans cet article)
Bienvenu dans la systémique, l’étude de la complexité…
Aux plus courageux qui auront lu l’intégralité de cet article, je dis : à bientôt pour de nouvelles histoires de littérature de management…! ;-P
MM – Méthode de recherche en management
Ce court billet est pour moi l’occasion de lancer une nouvelle rubrique « Sorti du grenier ». Intéressant non !? Il m’arrive parfois de retomber sur de vieilles modélisations systémiques ou de vieilles mind map. J’ai réalisé celle-ci il y a un peu plus d’un an. A l’époque je devais réaliser une thèse professionnelle… Comme je n’avais aucune idée de la façon d’aborder ce type de travail, je me suis intéressé de plus près à la question de l’épistémologie. Quel livre plus adéquat que « Méthode en recherche de management » de Raymond-Alain Thiétart pour cela ?
Et comme j’avais emprunté le livre à la bibliothèque et que je devais rendre celui-ci avant 3 semaines, alors je l’ai cristallisé dans cette magnifique mind map. Ici l’image ne montre que les têtes de chapitre, mais cliquer sur la mind map et vous verrez la carte heuristique la plus énorme que j’ai réalisé à ce jour…!
Bon depuis, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts… Il me sera donc difficile de vous en faire une critique. Cependant, j’ai souvenir d’un livre relativement accessible pour la question qu’il traitait. Même si certains passages, sur les statistiques notamment, demandent certains prérequis…
Si vous avez une thèse à faire où si vous recherchez une méthodologie de formalisation des réflexions qui vous animent sur le management : alors, n’hésitez pas à vous procurer ce livre qui correspond parfaitement à vos besoins !
J’en profite pour faire un petit point sur le blog et ce que je souhaite en faire. Au démarrage il devait être l’unique support d’enregistrement de mon PMBA sous forme de modélisation systémique. Puis petit à petit, au fil des déconvenues de certains livres du PMBA et de ma nécessité d’approfondir certains sujets comme les techniques de créativité ou la systémique, il est devenu un lieu de présentation de concepts de livres de management. Nous ne sommes pas encore trop éloignés du concept initial, mais assurément je vais devoir repenser tout ça pour que les choses deviennent un peu plus cohérentes…
Comme je viens de le dire, mes dernières lectures ne concernent pas le PMBA (mais croyez bien que j’y reviendrai ! Je n’ai pas abandonné mon projet !! ;-), aussi, pour que vous puissiez suivre mes lectures j’ai ajouté une nouvelle page accessible en haut à droite via le menu où je reprends l’ensemble des livres lus, qu’ils aient été chroniqués ou non. Par ailleurs, un nouvel encart dans la colonne de droite permet de visualiser le livre en cours de lecture, ce qui vous permettra de vous assurer, que si mon rythme pour poster des articles baisse, celui pour lire, lui, ne varie pas d’un iota… L’objectif reste le même : 50 livres minimum par an sur 10 ans !!!
A bientôt.
Le chemin VS le cygne noir
Au combat aujourd’hui : « Le cygne noir » de Nassim Nicholas TALEB et « Le chemin de la moindre résistance » de Robert FRITZ. C’est dans la catégorie bien particulière des livres INDIGESTES que s’affrontent ces deux ouvrages. Et oui, ça n’est pas un choc des concepts que je vous propose, mais plutôt un article qui couvrira les livres sous deux aspects : la critique de la forme et la présentation des concepts qu’ils contiennent…
Sur la forme…
Comme je vous l’ai déjà dit un peu plus haut, ces deux livres sont littéralement indigestes. Pour le chemin de la moindre résistance, il m’a fallu m’y mettre à 4 fois pour « rentrer » dedans ; quant au cygne noir, toutes les deux pages j’étais tenté d’en sauter cinq… Mais vous le croirez ou non, je les ai lus en intégralité. Et aujourd’hui que la lecture de ces deux livres est finie, je suis bien content d’avoir pris autant de notes, car seuls les concepts intégrés dans les titres respectifs des deux livres me restent à l’esprit… Bref, ces deux livres, malgré le talent de leur auteur, sont vraiment très mal foutus. Aucune structure cohérente, pas de liens apparents entre les différents chapitres, voire même parfois entre les différents paragraphes. Je pense notamment à Taleb qui passe du coq-à-l’âne sans que l’on comprenne pourquoi. J’ai même souvenir de moments où je ne voyais plus le lien entre le sujet du livre et ce qui était écrit…
Sur le fond…
Alors, vous me direz, quel est l’intérêt de parler de ces livres s’ils sont aussi imbitables !? Et bien précisément parce que les concepts qu’ils présentent sont à la hauteur du bordel qui règne dans ces deux livres. Plus encore, à la lecture de chacun de ces deux ouvrages, vous serez à l’affût dans votre entourage à tout ce qui pourrait ressemble de près ou de loin à un cygne noir où à un chemin de la moindre résistance… Autre petit détail important, ces deux livres parlent de systémique sans jamais évoquer le terme… Étrange… Peut-être les auteurs souhaitaient-ils préserver leur lectorat d’une complexité supplémentaire…!? ;-P
Le chemin de la moindre résistance…
Commençons par « Le Chemin de la moindre résistance ». Le concept du chemin de la moindre résistance présente le fait que c’est la structure du système qui induit les comportements des éléments qui le composent et non le contraire. Ce qui signifie que nos comportements dépendent davantage de l’environnement structurel qui nous entoure plus que de nos choix conscients. Le « plus » est important, car cela signifie que nous bénéficions toujours de notre libre arbitre, mais seulement ce libre arbitre et la rationalité dans nos décisions ne sont pas toujours utilisés à bon escient. Bref, on est loin du concept des béhavioristes qui ramènent l’Homme à l’état d’animal qui se limiterait à répondre à la théorie du stimulus-réponse. Non, FRITZ, au contraire, nous indique qu’il nous appartient de changer la structure de notre environnement pour que tous les comportements se mettent en phase avec cette structure et nous permettre d’atteindre l’objectif fixé. L’auteur ne parle pas vraiment d’objectif, mais plutôt de Vision. Penser en terme de vision, c’est se projeter vers l’avenir et tout mettre en oeuvre pour l’atteindre plutôt que de partir de l’existant pour le transforme en quelque chose de meilleur. Partir de l’existant c’est conserver la structure actuelle du système et y opérer des tensions qui à terme ramèneront le système dans son état initial. En systémique cela se nomme l’homéostasie.
Exemples de chemins et de tensions…
Pour être plus concret, voici quelques chemins de la moindre résistance que j’ai identifiés.
- Lorsque les parlementaires se pointent à l’Assemblée nationale le mercredi et la désertent les autres jours, ils répondent à une tension (provoquée par la présence des caméras), une fois cette variable disparue (les autres jours), le chemin de la moindre résistance reprend le dessus et permet aux parlementaires de vaquer à des occupations qui les intéressent plus.
- Lorsqu’une grande campagne de sensibilisation est lancée pour réduire la vitesse de conduite des automobilistes, que cette action est suivie par la mise en place des radars. C’est une tension qui est créée et qui oblige les automobilistes à réduire de manière effective leur vitesse de conduite. Mais la structure même du système n’est pas changée si bien que lorsque là tension se relâche (connaissance du positionnement des radars, accessoires qui permettent de les identifier à l’avance…etc.), la courbe du nombre d’accidents repart à la hausse !
Si vous souhaitez en savoir davantage sur ce livre, je vous recommande très vivement la lecture du résumé très détaillé d’Olivier sur son blog « Des Livres pour changer de vie »
Vous pouvez aussi l’acheter… ;-P
Le Cygne Noir…
Bon nombre de personnes ont dans l’idée que tous les cygnes sont blancs. C’est ainsi, c’est inscrit dans l’inconscient collectif. Il se trouve qu’à chaque fois que nous croisons un cygne blanc, nous nous renforçons dans l’idée que tous les cygnes sont blancs. Ainsi notre l’empirisme naïf qui nous est naturel, nous amène à confirmer des représentations du monde qui sont erronées. Bienvenue au médiocristant ! Le problème c’est que le jour où l’on croise un cygne noir, nous sommes bien embêtés, car toute notre représentation s’écroule d’un seul coup…
Voici un deuxième exemple pour que vous puissiez vous imprégner un peu plus du concept du cygne noir. Une volaille posée dans un poulailler sera dans un premier temps assez craintive lorsque le fermier pointera son nez pour lui apporter à manger. Puis chaque jour qui passera lui permettra de gagner en confiance face à l’arrivée de cet être humain. C’est ainsi qu’après 999 jours, la volaille est plus que jamais auparavant à l’aise à l’arrivée du fermier. Arrive alors le 1000ème jour où le fermier se pointera comme à l’accoutumée, mais cette fois-ci pour passer le bestiau à la casserole plutôt que lui apporter sa ration quotidienne.
Du vécu…
Un troisième exemple et c’est le dernier… Je vous le raconte, car c’est du vécu et c’est très récent (le 15 août précisément). De retour de vacances, nous passons faire une escale chez la belle-famille (oui je sais, je casse un mythe là..! ;-P ). Il se trouve que mes beaux parents jouent au tiercé tous les week-ends… Ils se sont retrouvés face à un cygne noir sans le savoir. Figurez-vous que la veille, les juges ont fait une erreur dans la validation de l’ordre d’arrivée. Je ne sais pas si c’était déjà arrivé, mais je peux vous promettre que j’ai du entendre dire « Ca n’était jamais arrivé avant !!! » une bonne dizaine de fois ce jour-là. Imaginez tout ce qui s’en est suivi… La chance de ceux qui avaient placé le 4ème cheval et qui sont passés récolter des sous qu’ils n’avaient pas gagnés… T’imagines ceux qui ont déchiré leur ticket alors qu’ils avaient les 3 chevaux du tiercé… Il devait y avoir un paquet de monde pour vérifier les tickets parterre hier…etc. Bref autant de réactions désabusées face à un cygne noir.
Deux messages à retenir…
- D’une part, il faut arrêter de penser que nous sommes en capacité de prévoir l’avenir. La crise dans laquelle nous sommes aujourd’hui en est encore une belle preuve. Il faut être humble quant à notre capacité de prévoir l’avenir sur la base des éléments passés.
- D’autre part, une fois que nous avons pris conscience que les cygnes noirs existaient, alors il s’agit de faire en sorte de s’exposer aux cygnes noirs positifs plutôt qu’aux négatifs, voire d’être à l’affût du moindre cygne noir pour attraper les opportunités quand les autres restes béa de déconcertation.
Si vous souhaitez approfondir la question du cygne noir, je vous conseille de lire la nouvelle d’Alexande Delivré en 4 épisodes (1er, 2ème, 3ème et 4ème).
Et pour en savoir davantage encore, vous pouvez vous attaquer à ce livre indigeste… ;-P Après tout, peut-être qu’en français il passe mieux… (C’est un des rares livres que j’envisage de racheter en français… c’est vous dire s’il est riche… même si c’est le foutoir à l’intérieur…! ;-)
Concernant l’évaluation de ces deux livres, j’ajouterais bien le Cygne Noir dans le PMBA mais à vrai dire je ne saurai pas quelle catégorie lui affecter… Pour le chemin de la moindre résistance, il me semble que ce livre n’a rien à y faire, non pas qu’il ne soit pas assez intéressant mais son « inaccessibilité » et les redondances qu’il intègre ne sont pas en cohérence avec l’idée d’efficience du PMBA… Je lui préfèrerais la 5ème Discipline de Peter SENGE qui reprend la plupart des grands concepts de « The Path of Least Resistance » (abondament cité) et va au même bien au delà, mais j’aurai l’occasion d’en reparler je pense…